L’Escape Room Santé sur les TMS trouve sa place en EHPAD

Selon vous, dans quelle situation apprend-on le mieux ?

Hubert Francillette

C’est vrai que le constat est quand même partagé au niveau de la profession et des institutionnels autour de la nécessité d’agir sur l’amélioration de l’attractivité des établissements, de lutter contre l’absentéisme et une sinistralité qui est élevée dans le secteur.

Un des leviers d’action important, c’est de travailler justement sur cette notion d’amélioration des conditions de prises en charge des résidents tout en préservant la santé physique et psychologique des soignants. Il est aussi important de travailler sur l’organisation santé sécurité au niveau des établissements, de la montée en compétences de l’ensemble du personnel par la formation et la sensibilisation.

L’idée c’est vraiment de travailler sur les risques, notamment ceux liées à la mobilisation des personnes ; ça va passer par la formation à l’utilisation d’aides techniques qui sont adaptées (rails plafonniers, moteurs…) et reprises dans l’Escape Room Santé mais également l’utilisation de plus petites aides techniques.

Pour atteindre l’objectif qui est vraiment de concilier la qualité des soins et la préservation de la santé sécurité, il y a un certain nombre de clés qui vont favoriser la réussite de la mise en place d’un tel programme. A commencer par la volonté de la direction et la motivation des salariés. Nous savons que ce sont des projets qui nécessitent une bonne communication en interne, qui nécessitent de créer une culture de prévention. Il faut donc créer de l’adhésion, donner du sens à l’action.

L’Escape Room Santé peut trouver sa place en appui de la mise en place d’une démarche de prévention. C’est vraiment un bon outil de mobilisation qui peut être utilisé comme un moyen de sensibiliser le personnel et de créer des prises de conscience au niveau de l’ensemble des acteurs d’un EHPAD. Cela peut être l’occasion de redynamiser des démarches déjà entamées.

Qu’avez-vous pensé de la conception du projet ?

Hubert Francillette

Ce qui a été intéressant, c’est de croiser ces regards pluridisciplinaires, ce retour des salariés des trois EHPAD du Béarn qui ont pu mettre en évidence à travers des choix concertés les différents facteurs de risques liés à l’apparition des troubles musculo-squelettiques : l’analyse du plan de soin du résident, levée des obstacles au sol, l’analyse de la situation du résident, la disponibilité du matériel ainsi que les interruptions de tâches qui ont été intégrées dans le scénario.

Le projet Tricky – Prévention des risques liés aux troubles musculo-squelettiques est aussi un acte de reconnaissance du travail des soignants et cela a été l’occasion de créer des actions collectives sur plusieurs territoires en Aquitaine, parce qu’il a fallu mutualiser.
Il faut vraiment que cela soit intégrer dans un projet avec un objectif précis, sinon nous pouvons créer de la frustration et de la démotivation chez des salariés qui se rendent compte qu’au sein de leur structure il n’y a rien et qu’il n’y a pas de projet d’amélioration, que ça a juste été un temps ludique.

La Carsat a travaillé sur l’ingénierie en face conception avec l’appui méthodologique de la mise en œuvre opérationnelle aux côtés de Tricky. Il faut avoir en tête la question financière, du coût. Il y a eu un processus de mutualisation entre plusieurs établissements sur un territoire. Ça a permis d’optimiser le dispositif, de mutualiser certains aspects logistiques.

Le bilan de l’opération ?

Hubert Francillette

Un bilan positif, c’est un bon outil qui doit être utilisé avec subtilité et dans le cadre d’un projet qui bien construit et bien défini.
Le débriefing est une source d’informations intéressantes à condition d’être bien accueilli et bien intégré dans le projet.

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