On l’a tous vu passer dans l’actualité : crise de l’hôpital, les soignants n’en peuvent plus, hôpitaux surchargés, cri d’alarme… Cela fait des années que le milieu médico-social est en crise, et ce phénomène a été aggravé par la crise sanitaire du coronavirus.
Augmentation de la charge de travail, baisse des moyens… Même si le syndrome d’épuisement professionnel ou burn-out peut toucher tout le monde, le mal-être des soignants est encore un sujet tabou dont il faut parler, car il peut avoir des conséquences dramatiques pour les soignants, leurs patients et l’hôpital. Bref il faut trouver des solutions, vite.
Les soignants ont tendance à faire passer la santé de leurs patients avant la leur, et la question du bien-être au travail n’est que très peu abordée au cours de leur formation (un peu ironique non ?). En début de carrière notamment, beaucoup ont tendance à prendre sur eux pour faire face aux contraintes organisationnelles de plus en plus exigeantes de leur métier.
Du fait de leur métier et de leur relation aux patients, ils sont également beaucoup plus investis émotionnellement et sont donc plus à risque de développer un épuisement émotionnel. On reviendra dessus dans un prochain article mais les 3 dimensions du burn-out sont :
- L’épuisement émotionnel : perte d’énergie, démotivation, frustration… Tous ces symptômes sont dûs à une exposition continue du soignant à des facteurs de risques psychosociaux intensifiant la fatigue.
- La dépersonnalisation : cynisme vis-à-vis du travail, pessimisme et principalement perte d’empathie à l’égard d’autrui 😬 On observe alors un changement d’attitude de l’individu qui devient négatif, froid, détaché, vis-à-vis de son travail et de ses collègues ou ses patients.
- La perte d’accomplissement personnel : dévalorisation du travail et de soi-même. Le travailleur juge son travail inintéressant, émet des doutes sur ses capacités et ses compétences professionnelles.
Mais où sont les chiffres ?! Me direz-vous. Et vous avez bien raison d’être rigoureux. Malheureusement très peu d’études ont quantifié ce phénomène en France. Tricky est quand même parti faire des fouilles pour vous 🧐
- D’après une enquête de 2019 de Profil médecin, 77% des médecins français interrogés se sont déjà sentis en situation de burn-out.
- D’après une autre étude réalisée par Nuance Communications et HIMSS entre 2020 et 2021, 67% des médecins et infirmiers interrogés se sont déjà sentis en situation d’épuisement professionnel au cours de leur carrière.
C’est quand même beaucoup non ?
Découvrez la formation Épuisement professionnel
Quelles solutions pour vaincre le mal-être au travail ?
Pour vaincre ce mal-être, on peut :
- Renforcer la prévention au sujet de la santé mentale et physique chez les soignants
- Améliorer les connaissances sur les risques psycho-sociaux et sur les façons de prendre soin de sa propre santé.
Ce n’est pas inné, et il peut être difficile d’accepter de se faire aider par un professionnel de santé. Mais il vaut mieux consulter dès que l’on aperçoit les premiers symptômes, la guérison en sera d’autant plus simple et rapide.
Qui contacter en priorité ?
Si vous pensez être en situation d’épuisement professionnel ou que vous pensez que c’est le cas d’un de vos collègues/proches, n’hésitez pas à contacter ces personnes :
En interne :
- Les supérieurs hiérarchiques
- Le conseiller en prévention (SIPP/SEPP)
- La médecine du travail
- Les représentants syndicaux
En externe :
- Prestataires de soin : médecin traitant, psychologue clinique, psychologue du travail, assistant social, médecin conseil, psychiatre, thérapeute, coach en développement personnel et professionnel…
- L’association Soin aux professionnels de santé (SPS) : numéro vert, accessible 24h/24 au 08 05 23 23 36