Dans notre précédent article, nous avons mis en lumière les différents symptômes de la dépression et la principale différence entre un coup de blues et les troubles dépressifs. Mais qu’est-ce qui amène un individu à ressentir ces symptômes ? Influence de l’environnement, influence de facteurs génétiques ? 🤨 Faisons le point !
Le trouble dépressif n’a pas d’origine unique propre. En effet, son origine est plurifactorielle et résulte d’une association de causes, plus ou moins liées entre elles, qui sont influencées par différents facteurs de risques individuels, environnementaux ou encore biologiques.
Les susceptibilités individuelles
Ce sont les facteurs de risques liés à l’individu (oui oui) et à son environnement social. Certaines situations, expériences ou moments de vie peuvent avoir une influence importante sur le risque de dépression. C’est notamment le cas de la solitude, de la pauvreté ou encore des situations familiales complexes.
Des événements de vie (un décès, une perte d’emploi, une séparation, un accident…) sont également associés à un risque accru de dépression. Des événements vécus au cours de l’enfance peuvent aussi avoir une influence négative sur l’état psychologique d’un individu : abandon, manque d’affection, maltraitance, abus sexuels…
Mais ce n’est pas tout. Parmi ces facteurs individuels, on retrouve également les problèmes de santé (maladie) ou l’addiction !
⚠️ Spoiler alert : Avoir vécu un événement traumatisant ou se retrouver dans les lignes écrites ci-dessus ne signifie pas que vous vivrez un état dépressif au cours de votre vie.
D’ailleurs, certains individus développent une dépression sans élément déclencheur apparent. On parle alors de dépression endogène. Et c’est, entre autres, cette disparité-là qui suggère une susceptibilité individuelle à la dépression.
Nous vous entendons déjà vous demander « Mais, s’il n’y a pas d’événement déclencheur… d’où peut provenir la dépression ? » 🤔.
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La vulnérabilité génétique
La vulnérabilité génétique, c’est votre prédisposition à la survenue d’une maladie en fonction du caractère et de l’expression de certains de vos gènes.
Des données récoltées dans le cadre d’enquêtes épidémiologiques montrent par exemple qu’un individu a deux à quatre fois plus de risque de développer une dépression au cours de sa vie lorsque l’un de ses parents a des antécédents de trouble dépressif ! Merci papa, merci maman pour la transmission de vos super gènes…👨👩👦
C’est l’heure du paragraphe scientifique ! 🧬
Dans le cas de la dépression, la vulnérabilité génétique s’expliquerait notamment par des formes particulières de gènes codant pour le transporteur de la sérotonine, ce qui a une influence sur son bon cheminement au sein du cerveau.
Séroto… quoi ? La sérotonine est un neurotransmetteur, un messager qui permet la communication d’un neurone à un autre. Cette molécule a donc un peu le même rôle qu’un téléphérique. Pas de téléphérique, pas de communication entre un point A et un point B. En plus de son rôle capital, la sérotonine est un des neurotransmetteurs les plus importants de notre système nerveux central.
Elle est notamment impliquée dans la régulation des comportements, l’humeur, l’anxiété ou encore l’apprentissage, et serait également impliquée dans la motivation et la prise de décision.
La dépression, cela n’est pas que dans les gènes !
Mais attention, l’impact des gènes dans l’apparition d’une dépression reste limité. Si vous avez bien suivi jusqu’à présent, vous savez que l’origine de cette maladie est plurifactorielle et qu’elle va dépendre de plusieurs facteurs…
L’environnement de l’individu joue aussi son rôle ! C’est d’ailleurs son influence sur l’expression des gènes qui est incriminée ici : c’est l’interaction entre gènes et environnement.
L’environnement de l’individu aurait donc une influence sur ses gènes et leur expression. En effet, des travaux de recherche ont montré que certains individus qui développaient plus de dépressions et d’idées suicidaires après des événements stressants au cours de leur enfances (menaces, abandon, violences, abus) possédaient des « versions courtes » du gène codant pour le transporteur à la sérotonine !
Mais on ne vous a pas tout dit…
Les facteurs neurobiologiques
Dans notre cerveau, nos neurones communiquent les uns avec les autres grâce à des neurotransmetteurs. Vous savez, les téléphériques dont nous avons parlé juste avant ! 🚠
Et bien, des défauts de communication menées par plusieurs d’entre eux ont été mis en lien avec l’apparition du trouble dépressif :
- Défaut de transmission effectuée par la sérotonine;
- Défaut de transmission effectuée par la noradrénaline : Elle joue, entre autres, des rôles importants dans l’attention, la vigilance, les émotions, le sommeil, le rêve, les cauchemars et les apprentissages;
- Défaut de transmission effectuée par la dopamine, ou molécule du plaisir : Elle joue un rôle dans le contrôle moteur, l’attention, le plaisir et la motivation, le sommeil, la mémoire et la cognition;
- Défaut de transmission effectuée par le glutamate et GABA5 : ces deux neurostransmetteurs 🚠 vont permettre des actions opposées complémentaires. Le premier est excitateur, tandis que le second est un inhibiteur qui va jouer un rôle important chez l’adulte en empêchant l’excitation prolongée des neurones. La balance entre le glutamate et GABA5 influence la sécrétion d’un acteur essentiel à la prolifération, la différenciation et la survie des neurones. Acteur qui serait à l’origine d’une altération de la neuroplasticité chez le patient déprimé dont le cerveau ne serait plus en capacité de former de nouveaux neurones.
Le déficit de la régulation du système de réponse au stress chronique aurait aussi une influence sur l’apparition d’un trouble dépressif chez certains individus. En effet, l’altération de la réponse au stress conduirait, chez eux, à une sécrétion anormalement élevée de l’hormone du stress (le cortisol), phénomène neurotoxique pouvant favoriser une désorganisation, voire une dégénérescence neuronale.
Toutes ces informations, cela n’était que pour vous montrer que la dépression est une maladie complexe aux origines plurifactorielles. Nous aurions pu nous contenter d’évoquer simplement les mots facteurs de risques individuels, environnementaux et biologiques, mais tout comme vous, nous avons le souci du détail ! 🤓
Récapitulons… Vous en savez désormais plus sur les symptômes de la dépression et les facteurs de risques favorisant son apparition mais qu’en est-il de ses traitements ?